Le notaire est le spécialiste du patrimoine. Chaque fois que les époux ont des immeubles en communs, il est obligatoire de passer devant notaire pour liquider le régime matrimonial.
Par contre, le côté humain du divorce, les enfants, la difficulté morale de la séparation ils n’en traitent jamais, c’est l’ouvrage des avocats.
Et puis, ils ont déjà beaucoup de travail, quand vont-ils pouvoir recevoir dans leurs cabinets feutrés ces multiples demandeurs de divorce qui vont exiger du temps, et la gestion des demandes, des horaires…
Imaginons:
Monsieur Clignapouf, client habituel de mon excellent confrère Leraille est comme on le sait un fermier de la région d’Abbeville, il est en fait propriétaire terrien depuis de nombreuses génération et est à la tête d’une coquette exploitation. Il a épousé une jeunesse femme du sud et s’aperçoit quelques années plus tard qu’elle a vieillie et n’est plus qu’une acariatre mégère qui refuse de continuer à tenir son ménage et à l’aider à la ferme. Furieux, il veut divorcer, au plus vite et au moins cher, mais elle veut de l’argent; « ah ca non! se dit notre Clignapouf, c’est trop fort ». Inquiet, il va voir son notaire, qui le conseille depuis des années comme il a conseillé son père avant lui. Il apprend qu’elle a des droits mais qu’à l’amiable elle peut y renoncer. Qu’à cela ne tienne, à force de conviction et de quelques gifles il convainc son épouse de rabattre ses demandes et de signer une requête en divorce par consentement mutuel, qu’il va présenter pour homologation au…même notaire. Comment faire pour ce notaire, ou il perd un client, ou il ne respecte pas ses obligations d’objectivités…