De plus en plus souvent, on entend un parent refuser d’appliquer le droit de visite et d’hébergement pourtant fixé par un juge, au motif que « les enfants ne veulent pas » voir l’autre parent…
Cette attitude est non seulement contraire à la Loi mais au simple bon sens.
En effet, il faut tout d’abord rappeler que le délit de non représentation d’enfant est par nature constitué et le refus de l’enfant d’aller voir son parent n’est pas une excuse recevable. En effet, un mineur, fut-il adolescent n’a pas la capacité juridique de décider seul. Le parent qui se soumet ainsi à la « volonté » de son enfant, risque donc d’être poursuivi, attrait devant le tribunal correctionnel et condamné.
Si la Loi refuse de prendre en compte le « désir » de l’enfant, c’est pour lui éviter les manipulations, souvent involontaires, qui le mettraient en conflit de loyauté
Lorsqu’un conflit intervient entre les parents, les enfants et particulièrement les adolescents, prennent fait et cause pour celui qu’ils pensent le plus malheureux ou le plus faible ou contre celui qu’ils jugent (à l’aune de leur absence d’expérience) le plus coupable.
Le parent qui bénéficie de ce soutien se sent ainsi aimé et accepte avec naturel de suivre ce qu’il croit vraiment être le désir de son enfant, sans comprendre qu’il s’agit la plupart du temps non d’un rejet de l’autre mais d’un soutien pour lui.
La cassure ainsi créée est destructrice pour l’enfant et l’amène parfois à des actes désespérés: problèmes scolaires, fugues, scarifications voire même tentatives de suicide (pour une illustration voir ce très beau film)
Le parent responsable de cet état de fait coupe ainsi totalement les enfants de l’autre parent, ne lui permettant ni de s’expliquer, ni de jouer son rôle parental. C’est la phrase trop souvent entendue: » tu nous as quitté » ou les enfants parlent à leur parent en usant du nous au lieu du je.
Un peu de bon sens devrait pourtant rappeler qu’un couple dans nos sociétés n’est pas un lien indissoluble loin de là et que la rupture du couple amoureux met fin à une histoire d’adulte, celle du couple parental doit perdurer, dans le meilleur intérêt des enfants, qui doivent être tenus éloignés du conflit parental.