Dans les procédures de droit de la famille, la souffrance est souvent quotidienne, et il est légitime que chacun recherche aide et soutien auprès de ses proches mais aussi de professionnels de l’écoute ou autres tant il est parfois difficile de savoir quelle décision prendre quelle soit purement affective ou « patrimoniale ».
Cette assistance bienvenue et nécessaire. Mais par pitié, que chacun se limite à sa propre compétence quant aux conseils à donner.
J’en ai assez d’entendre mes clients m’indiquer quel remarquable conseil « juridique » leur ami plombier (qui a lui même divorcé un jour), leur psy voire leur pédiatre, leur généraliste ou pire encore, car eux ont en principe une formation juridique au moins minimale, leur comptable leur assistante sociale, le policier ou le gendarme qui les a reçus sans oublier l’inénarrable banquier qui affirme fréquemment sans rien connaître.
Ne payez plus la pension, au mépris du délit pénal d’abandon de famille, du risque de saisie sur salaire ou autres.
N’autorisez plus l’autre parent à voir l’enfant au mépris du délit pénal de non-représentation de l’enfant et du risque non négligeable que cela pèse sur les prochaines décisions judiciaires.
Vous devriez partir vivre à l’étranger au mépris des règles du droit international dont la France est signataire qui l’interdit et du risque de retour forcé de l’enfant au grand dam du parent qui a ainsi déménagé.
J’en passe et non des moindres; bref que de conseils donnés par des béotiens du droit, totalement ignorants des conséquences juridiques parfois désastreuses si par mégarde ils étaient suivis…
Le pire est sans doute que ces conseils, souvent donnés par des professionnels respectés d’autres matières (médecins et psy notamment) sont auréolés de leur compétences spécifiques. Le client est persuadé qu’un médecin (par exemple) dans lequel il a toute confiance ne saurait lui donner un conseil erroné et a la tendance, désastreuse, de le suivre au même titre que s’il s’agissait d’un avis médical!
Iriez-vous demander à votre électricien un avis médical? Non bien évidemment, alors …
Vous noterez que les joyeux conseilleurs, qui ne sont, comme l’a si bien dit Monsieur de la Fontaine, pas les payeurs, ne s’engagent jamais à vos côtés.
Ils vous conseillent de faire ceci ou de ne pas faire cela, mais point d’écrit, aucune confirmation de leurs propos.
Et ceux qui ont le pouvoir d’écrire, le droit légal de faire connaître leur point de vue (médecin, psy, assistantes sociales, gendarmes et policiers…) ne veulent surtout pas vous écrire leurs « excellents » conseils. Ils savent qu’ils engageraient leur responsabilité et, soudain, les voici plus circonspects.
Alors :
- que chacun conseille dans sa propre sphère de compétence
- que lorsqu’un enfant est en danger, les professionnels de l’enfance osent l’écrire pour soutenir le parent auquel ils conseillent d’agir
- que les amis se souviennent que leur procédure n’est pas la même que celle de quelqu’un d’autre et qu’il faut à chaque situation sa propre solution.